Aider ne veut pas dire tricher!

« Il ne comprend rien», «Il est stupide», «Il ne réussira jamais», «Il est paresseux» sont quelques commentaires qu'il nous arrive d'entendre. Longtemps, plusieurs personnes ont été jugées pour leur problème de traitement de l’information. Pourtant, ces personnes (10% de la population)  ont autant de potentiel que Monsieur et Madame Tout le monde!

Qu’est-ce qu’un trouble d’apprentissage?

Tout d’abord, il ne faut pas mêler «trouble» et «difficulté». Une difficulté n'est que passagère. Elle n'est pas insurmontable et ne persistera pas tout au long de la vie. Souvent, elle est associée à un évènement quelconque, un facteur externe. Par contre, un trouble engendre des difficultés à long terme. Il est permanent et, malgré l’aide apportée, il ne peut être «guéri». 

Lorsqu’un trouble est soupçonné chez un élève, c’est l’orthopédagogue qui peut évaluer la situation et, si nécessaire, faire une intervention personnalisée. Il existe plusieurs troubles. Voici une image qui démontre les différents plans pouvant être atteints.

Est-il possible d’intervenir lorsqu’un trouble est dépisté? Bien sûr! C’est ce qu’on appelle des «aides technologiques».

Une aide technologique n’est pas une pilule magique. Il s’agit d’un moyen compensatoire qui facilite  l’apprentissage des élèves. On pourrait comparer cette aide à une paire de lunettes pour quelqu’un qui a un problème de vision. Les lunettes ne font que lui permettre de mieux voir. Ainsi, l’aide technologique ne fait qu’outiller l’élève afin qu’il puisse apprendre comme les autres.  Cet outil n’est disponible que s’il est indispensable à la réussite d’un élève. Par conséquent, l’élève voit son niveau de motivation s’élever. La montagne devient alors une petite butte. Les risques d’erreur diminuent et l’élève peut ainsi mettre ses efforts sur l’ensemble de ses apprentissages au lieu d'axer sur ses lacunes.

Les aides technologiques ne  font pas tout le travail pour l’élève.  Elles sont un soutien, une motivation, une assistance. L’élève qui utilise une aide doit aussi utiliser son jugement. S’il désire réussir, il doit être actif dans ses apprentissages.  Je vous donne un exemple. Certains élèves ont recours à une aide à l’écriture, comme le logiciel Word Q.  Le logiciel n’écrit pas le texte pour eux. Il ne le corrige pas non plus; il ne fait que des suggestions à l’élève. Si ce dernier ne réfléchit pas, il fera une erreur. Cependant, puisqu’il offre un soutien, l’élève peut s’attarder davantage à la qualité de son texte plutôt que de chercher comment s’écrit tel mot.

Voici les aides à l'écriture:

Bref, l’assistance technologique n’élimine pas le trouble, tout comme la paire de lunettes n’élimine pas la myopie.  C’est seulement une petit tape sur l’épaule qui peut donner le goût de persévérer!

Comment choisir la bonne aide technologique?

Évidemment, si un élève requiert une aide quelconque, il ne suffit pas de lui en donner une au hasard! Comme toute bonne chose, certaines conditions s’appliquent! L’aide accompagne l’élève au cours de ses apprentissages. L’élève doit donc se familiariser avec l’outil et comprendre son fonctionnement. Il doit connaitre son trouble et être prêt à recevoir de l’aide. Chaque aide est personnalisée et s’adapte aux besoins de l’élève. Il est essentiel que l’outil pallie à une incapacité réelle.

Avant d’offrir une aide en contexte d’évaluation, il est important que l’élève ait reçu l’aide en contexte d’apprentissage.  Si une aide est considérée comme étant essentielle à la réussite, elle doit figurer au plan d’intervention de l’élève. Évidemment, l’élève doit pouvoir avoir accès à l’outil nécessaire en tout temps.

Comme le dit Mme Stanké : « Au bout du compte, il vaut mieux avoir l’outil pour faire [de l`élève] un adulte fonctionnel plutôt qu’un futur illettré ou décrocheur».

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